27/02/2008

simulateur de second tour

Voici ci-dessous une feuille de calcul du scrutin majoritaire permettant de simuler un second tour avec jusqu'à 4 listes : il suffit d'entrer les suffrages pressentis dans les 4 cases sur fond jaune et d'attendre quelques secondes pour obtenir une simulation du nombre de sièges de Conseillers Municipaux correspondants (pour moins de 4 listes, entrer des 0).

NB: le calcul d'attribution des sièges étant approximatif (il est difficile de prendre en compte toutes les règles, par exemple l'âge des colistiers), il vaut mieux ne pas entrer de suffrages égaux entre eux pour ne pas risquer une erreur d'arrondi (ajouter un en cas de listes très proches, par exemple : 2500 et 2501), et vérifier que le nombre total de sièges est bien 35 sur la ligne total (sinon changer d'une ou deux unités les suffrages entrés).

Pour information, un peu plus bas sur la feuille figurent les résultats de quelques scrutins récents à Nogent-sur-Marne (la feuille peut aussi être sauvée et manipulée localement pour plus de souplesse).

Respect

De la Constitution de 1958
Article 5 : Le Président de la République veille au respect de la Constitution.

Article 62 : Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours. Elles s'imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles.

Demander à la cour de cassation un moyen de passer outre la décision du Conseil Constitutionnel contraire à la rétroactivité - principe intangible dans le droit français - du projet de loi Dati est, de la part d’un avocat élu président de la République, pour le moins déconcertant. Visiblement embarrassé, Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée nationale, tente de proposer une interprétation plus modérée des propos du Président, et l’Elysée indique alors que ce n’est pas au président de la Cour de Cassation que le Président de la République a demandé de chercher un contournement au retoquage par le Conseil Constitutionnel, mais à Vincent Lamanda personne privée, qui assure par ailleurs ces fonctions…

La pirouette ne trompera pas grand monde, et je crains de plus que tout cette polémique ne soit contre-productive : ce n’est pas au prix d’un populisme pénal ou constitutionnel que le Président se faisant apparaître comme le défenseur des victimes regagnera la popularité perdue en se détournant du programme sur lequel il a été élu.

De la fonction présidentielle

Lors de sa visite du salon de l’agriculture, le Président de la République – ou bien étais-ce Nicolas Sarkozy ? – a commis un écart de langage qui fait le tour des media après qu’une video soit diffusée sur internet (comme l’avait été celle du kärcher ou des pêcheurs du Guilvinec).

Ce n’est bien sur pas la première fois qu’un Président serait agressé verbalement durant la Cinquième République (ce qui reste sans commune mesure avec l’attentat du Petit-Clamart auquel le Général de Gaulle avait échappé de justesse), et cela ne sera probablement pas la dernière, sauf à changer de constitution très rapidement. Le malaise ne provient pas tant du coté injurieux du propos, que d’aucuns vantent comme faisant partie intégrante du nouveau « style » qu’il voudraient même plus « viril » encore, que d’un apparent manque de maîtrise de la part du chef de l’Etat : chacun garde à l’esprit que le Président de la République Française est le détenteur du feu nucléaire… un argument dont il faut user avec sagesse et modération s’il en est.
Pour mémoire, son prédécesseur à qui on avait lancé le qualificatif incriminé au sortir d’une église dans le Gers avait eu la présence d’esprit de répondre « enchanté, moi c’est Jacques Chirac », ou encore le Général de Gaulle de faire allusion au « vaste programme » de son contradicteur… Dans un entretien présenté par Le Parisien comme accordé à ses lecteurs le Président fera-t-il amende honorable quelques jours plus tard en revendiquant « les défauts de ses qualités » pour lâcher finalement « cela étant, j’aurais mieux fait de ne pas lui répondre » ? pas même du bout des lèvres, ces propos s’avèreront ensuite n’avoir jamais été prononcés par le Président, mais ajoutés lors de la relecture par l’Elysée...

De la laïcité de l’Etat

Pilier fondateur de notre société, c’est cette laïcité qui a permis de construire notre modèle social et d’en maintenir la cohésion face au risque chaque jour plus grand de dérives communautaristes.

Entrer sur ce terrain pour alimenter des polémiques par des amalgames et des déductions hasardeuses est inutile et dangereux.

A l’occasion du discours lors du 23eme dîner du CRIF, le Président de la République a réaffirmé sa conception particulière de la laïcité, après avoir décrété une nouvelle pédagogie du devoir de mémoire de la Shoah à l’école qui fait une quasi unanimité contre lui, dont Simone Veil ou François Bayrou dénonçant cette mesure déplacée et dangereuse… Une mission de réflexion a ensuite été nommée pour prendre un peu de recul.

Quelques jours plus tard, la conseillère spéciale de l’Elysée Emmanuelle Mignon a soulevé un nouveau tollé en affirmant que « Les sectes sont un non problème », et quant à une révision de la loi de 1905, déjà évoquée dans le livre «la République, les religions, l'espérance» signé en 2005 par Nicolas Sarkozy (alors Ministre de l’Intérieur), «ce sera fait durant le quinquennat ». Conseillère spéciale auprès du Président de la République, c’est elle qui serait à l’origine du discours du Latran avec sa «laïcité positive» affirmant que «l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur» (mais probablement pas de la mise en scène…), et du discours de Ryad soutenant que « Dieu n’asservit pas l’homme mais le libère » ou exaltant «l’héritage civilisateur des religions» face à une «morale laïque risquant de s’épuiser». Autre conseiller spécial et auteur de discours à polémique comme celui de Dakar ("Le drame de l’Afrique, a-t-il déclaré, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire (...). Jamais il ne s’élance vers l’avenir (...). Dans cet univers où la nature commande tout (...), il n’y a de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès."), Henri Guaino défend cette position d’abord par des accusations de dénaturer ou de tronquer les propos, mais surtout par un « impératif politique » qui serait lié à monarchie saoudienne.

Selon une tactique de communication désormais très répandue chez les conseillers de l’Elysée après avoir été soigneusement éprouvée pendant la campagne présidentielle, Emmanuelle Mignon a ensuite démenti ces propos, tandis que l’hebdomadaire maintenait sa version de l’entretien.

Au delà de la forme le fond demeure : est-ce le rôle de l’Etat Français que parler autant de la religion ?

De la vie privée

L’effet boomerang du populisme médiatique que le président élu a tant mis à contribution pendant la campagne et au début de son mandat au risque de confondre transparence et exhibitionnisme semble lui échapper aujourd’hui. Le ressort de la polémique du SMS ne repose pas directement sur l’atteinte à la vie privée ou à la liberté de la presse de protéger ses sources : qu’importe que le SMS soit vrai ou faux s’il suffit qu’il soit plausible ? Nos concitoyens ont maintenant appris à connaître leur Président au hasard de ses pérégrinations – même s’ils ne l’avaient pas souhaité.

Après ces ratages de communication en série, le Président en appelle à serrer les rangs autour de lui… au point d’en faire perdre les restes de crédibilité auxquels certains espéraient encore prétendre à force d’outrance (cf. le panel d’argumentaires récent sur le site de Marianne).

Des Nogentais

Plus proche de nous, le maire sortant semble avoir fait preuve d’une conception du respect de ses concitoyens qui donne aussi à réfléchir, même si elle s’inscrit en droite ligne de la nouvelle acception du terme très en vogue dans certains cercles de la France d’en haut, notamment par l’argumentation à géométrie variable utilisée pour justifier les très fortes augmentations des taxes qu’il a imposées au cours de son mandat.

Le respect est lent à gagner, et vite perdu quand on le néglige.

26/02/2008

Rencontre au sommet

Se trouvant peut-être peu à court de soutien alors qu’il est en froid avec les premiers adjoints qui se sont succédés pendant sa mandature et une majorité des membres du Nouveau Centre dont il réclame pourtant l’investiture, le maire sortant invoque maintenant le Président de la République (dont seule la caution de sa popularité légendaire semble désormais pouvoir renverser la tendance…) :


Le locataire de l’Elysée l’aurait invité à déjeuner pour le féliciter de « la qualité des propositions de son programme municipal » – espérons pour lui que c’était en des termes un peu plus châtiés que lors de son intervention samedi au salon de l’agriculture, alors qu’un quidam semblait préférer ne pas être guéri de ses écrouelles…

On peut aussi noter en passant une explication possible pour les multiples controverses de dates qui émaillent les débats concernant le bilan du maire sortant (rapport préliminaire E&Y en novembre 2003 ou février 2004, date du sinistre du parking un mardi ou un vendredi, investiture du Nouveau Centre revendiquée un mois avant la nomination de la section locale, etc.) : la date du document présenté est le 22 janvier alors que le courrier du Président de la République est daté du 21 février…

Tout s’explique : le maire sortant vivrait dans le passé… surtout ne le réveillons pas, il pourrait décider d’augmenter les impôts pour rattraper le temps perdu.

20/02/2008

Le PSLE de Nogent-sur-Marne soutient la liste de Marie-Anne Montchamp

A l’occasion de sa Convention Municipale, le Parti Social Libéral Européen – ou Nouveau Centre - du Val-de-Marne vient de se doter d’une Fédération Départementale, qui a désigné son président à l’unanimité (« plus de cent adhérents »), l’objectif avoué étant de (dé) « montrer son « existence politique » en tirant parti des « opportunités » découlant des difficultés rencontrées par ses alliés ou adversaires.

Figurant dans un premier temps au coté du maire sortant, en particulier par la présence de son adjoint aux affaires juridique (poste central de la mandature qui s’achève), le Nouveau Centre soutien désormais la liste de Marie-Anne Montchamp.

Nul doute que le maire sortant va rapidement corriger la page d’accueil de son site pour ne pas risquer une confusion dans l’esprit des électeurs, bien involontaire sans doute, sur les différents soutiens sur lesquels il peut encore compter aujourd’hui:

L’explication arithmétique de ce soutien est détaillée à la fin du courrier diffusé par un blog local et a le mérite d’éviter la langue de bois :
« Après discussion, constatant que la liste de M Martin n’offre que trois places au Nouveau Centre alors que, dans le même temps, Mme Montchamp offre sept places sur sa liste pour le Nouveau Centre et soutiendra une candidature Nouveau Centre sur Nogent lors des élections cantonales de 2010, la section de Nogent décide d’apporter son soutien à la liste de Marie-Anne Montchamp. »

Comme l’aurait dit Edgar Faure, il semble que le vent tourne… au moins, cette fois-ci c’est dans le bon sens pour les Nogentais.

Ump au chômage

Signalé par un hebdomadaire satirique, les media reprennent aujourd’hui le couplet sur la nouvelle pierre dans le jardin de l’ump : pendant plus de huit mois le député-maire d’Aulnay-sous-Bois a cumulé ses allocations chômage (environ 1500 euros mensuels) avec ses indemnités de maire ainsi que ses indemnités de parlementaire (pour un montant total, net ou pas très net, qui fait tache d'huile, comme doit en convenir le porte-parole de l’ump qui reconnait que cette affaire « donne une assez mauvaise image des parlementaires » , en tout cas de certains d’entre eux, qui n’en avaient pas besoin).

L’intéressé clame son honnêteté en dénonçant une manoeuvre… peut-être, mais on peut alors légitimement s’interroger sur ses aptitudes à occuper ses fonctions électives alors qu’il s’est montré particulièrement peu efficace dans les démarches pour régulariser sa situation, et peu clairvoyant concernant le risque qu’il courrait de ce fait.

Pour mémoire, un extrait de la proposition de résolution cosignée le 8 novembre 2007 par le même Gérard Gaudron élu en juin :

Au vu de cette liste d’exemples qui est loin d’être exhaustive, il apparaît que les évaluations du montant total des fraudes aux prestations et prélèvements sociaux ne sont pas exagérées.

Il est évident que ces montants colossaux ne peuvent que peser de façon néfaste sur le respect des objectifs primordiaux que sont la maîtrise des dépenses publiques et la lutte contre les déficits et la dette de l’État. Leur ampleur ne peut que limiter l’efficacité de la modernisation de la gestion publique et des réformes engagées par le gouvernement afin d’assainir nos finances publiques.

Mais au-delà des questions financières, la lutte contre ces fraudes, qui sapent les fondements de notre cohésion nationale, est aussi un devoir moral. Comment demander à nos concitoyens de faire plus d’efforts alors que certains abusent de la générosité de notre pays ? Comment leur demander de financer les comportements indignes de quelques-uns ?

15/02/2008

Rassemblement, enfin…

Des personnalités de presque tout l'échiquier politique ont signé "un appel du 14 février pour une vigilance républicaine" à paraître dans l'hebdomadaire Marianne le 16 février 2008 : l'ex-Premier ministre (UMP) Dominique de Villepin, Ségolène Royal (PS), François Bayrou, Marielle de Sarnez, la sénatrice Jacqueline Gourault (MoDem), le maire PS de Paris Bertrand Delanoë, l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement (MRC), les députés Arnaud Montebourg (PS), Noël Mamère (Verts), André Gérin (PCF), Jean-Pierre Brard (app-PCF), Nicolas Dupont-Aignan (souverainiste), Maurice Leroy et Jean-Christophe Lagarde (Nouveau centre), Pierre Lefranc (ancien chef de cabinet du général de Gaulle) …

Un large rassemblement au profit de quelques principes qui sont le socle de notre société :
« attachement au principe républicain" ,
« refus de toute dérive vers une forme de pouvoir purement personnel confinant à la monarchie élective »
« attachement aux fondamentaux d'une laïcité ferme et tolérante », « à l'indépendance de la presse et au pluralisme de l'information » , « aux grandes options qui ont guidé depuis cinquante ans, au-delà des clivages partisans, une politique étrangère digne, attachée à la défense des droits des peuples, soucieuse de préserver l'indépendance nationale et de construire une Europe propre à relever les défis du XXIe siècle »

Faut-il y voir une confirmation, si besoin en était, que ce large rassemblement que François Bayrou avait pressenti lors de la campagne présidentielle est bien possible ? Le temps de la reconstruction d’un projet national devient de plus en plus pressant…

11/02/2008

Droit d‘ingérence

L’investiture pour une municipalité de banlieue préoccupe en haut lieu, et serait même définie à l’Elysée (si officiellement il n’était question que de démission de poste de porte-parole samedi, on voit mal comment le contexte de la présentation de cette démission aurait pu ne pas être évoqué)… est-ce bien l‘urgence du moment au sommet de l’Etat, ou bien cela traduit-il seulement une nouvelle forme de politique – à défaut d’une politique de civilisation ?

Pendant ce temps, le fils du Président met les bouchées doubles pour suivre les traces de son père, qui à 28 ans en 1983 avait doublé sur la ligne dans la course pour l’investiture Charles Pasqua, alors moins disponible en raison d’une hospitalisation pour l’opération d’une hernie.

Au delà du coté vaudeville dont on peut sourire ou s’attrister, cela illustre les risques de dérives des appareils au détriment de la Démocratie – risques dont malheureusement aucun parti n’est exempt – quand les militants, et plus largement les citoyens, ne font plus partie intégrante des rouages de la machine politique qui est supposée les représenter et in fine les servir.

Même si sondages et showbiz sont devenus une composante inévitable de la nouvelle gouvernance comme autant de rideaux de fumée destinés à gagner un peu de temps, il ne faut pas pour autant en perdre de vue les vrais enjeux, ceux qui déterminent l’avenir de nos concitoyens – au plan national comme à Nogent-sur-Marne.

01/02/2008

Referendum

Le 4 février 2008, l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en congrès doivent se prononcer sur la mise en conformité de la Constitution française préalablement à la ratification du Traité de Lisbonne, dit « simplifié ».

Selon un sondage récent, 59% des Français sont en faveur d’un nouveau referendum, contre 33% pour une ratification parlementaire (ce chiffre reste un peu supérieur au score du président au premier tour de 2007 : 31%, le seul des principaux candidats à avoir refusé le referendum, pour cette question comme toute autre d’ailleurs) – si cela pèse sur les atermoiements en cours à l’assemblée, c’est une fois de plus la confusion qui l’emporte alors que les Français et l’Europe voit s’échapper une occasion de sortir « par le haut » de la crise de 2005, et d‘une défiance encore plus grande de nos concitoyens envers notre classe politique et nos institutions … sans pour autant qu’une ratification française « à la hussarde » ne soit pour autant une garantie de sortie de crise, l’Irlande devant se prononcer en mai ou juin dans un climat difficile.

« Ce que le peuple français a décidé, seul le peuple français peut le modifier », disait François Bayrou voici un an à Strasbourg…

Je laisse la conclusion au Président de la République :


Citation intégrale : Nicolas Sarkozy, 9 mai 2004, Conseil national de l'UMP, Aubervilliers :
« Si l'Europe reste la seule affaire des responsables politiques et économiques, sans devenir la grande affaire des peuples, reconnaissons que l'Europe sera, à plus ou moins brève échéance, vouée à l'échec. Bien sûr, l'Europe doit être au service des peuples, chacun peut le comprendre. Mais l'Europe ne peut se construire sans les peuples, parce que l'Europe, c'est le partage consenti d'une souveraineté et la souveraineté, c'est le peuple. A chaque grande étape de l'intégration Européenne, il faut donc solliciter l'avis du peuple. Sinon, nous nous couperons du peuple. Si nous croyons au projet Européen comme j'y crois, alors nous ne devons pas craindre la confrontation populaire. Si nous n'expliquons pas, si nous ne convainquons pas, alors comment s'étonner du fossé qui risque de s'amplifier chaque jour davantage entre la communauté Européenne et la communauté Nationale ? »